Deux élèves du lycée agricole Jacques Bujault (79) ont recueilli des avis d’élèves et de leur cheffe d’établissement sur le système scolaire français. Si les pays nordiques ont un meilleur taux de réussite scolaire que nous les Français, c’est qu’il est peut-être temps de revoir notre système éducatif. C’est avec cette idée en tête que nous sommes allées à la pèche aux bonnes idées, auprès de notre cheffe d’établissement Mme Hascoët, mais aussi auprès d’un élève de BTS de Production animale en deuxième année et d’un élève de 5e au collège et d’autres élèves afin d’avoir des avis de différentes générations.
Selon Mme Hascoët chacun doit s’adapter aux rythmes et aux contraintes scolaires qui s’améliorent d’année en année. « Chaque réforme se traduit par 1 à 2 heures de moins par semaine », dit-elle. Chacun doit y mettre du sien pour obtenir des compromis. « Quand il y a moins d’heures de cours, il faut qu’il y ait des activités extrascolaires mises à disposition des élèves ». Depuis des années le système scolaire français a évolué sur certains points, mais l’éducation a également perdu des choses intéressantes telles que les cours manuels. « À l’époque, au collège nous avions des EMT (Education manuelle et technique) de cuisine, de découpage de bois, obligatoires tous les trimestres ».
Certaines réformes ne font pas l’unanimité surtout auprès des élèves, attachés à leurs petites habitudes. « Le système des bonshommes rouges et verts et des compétences acquises sont compliqués à instaurer, car les notes sont ancrées culturellement et se transmettent de génération en génération », estime-t-elle. Améliorer l’orientation des élèves Benoît Cartier, 19 ans, est étudiant en BTS PA. Il a quant à lui une autre vision de l’éducation scolaire. « Le but de l’école c’est de nous enseigner les bases et de nous faire mûrir avant l’entrée dans le monde du travail. »
Ayant lui-même eu du mal à trouver la filière qui lui correspondait après le collège, il souhaiterait pour les générations futures une meilleure aide au choix des orientations afin de faciliter les parcours scolaires de tous. Pour cela, il verrait bien la mise en place d’« un mini stage pour chaque filière avant qu’on se lance dedans ». Cela permettrait selon lui de réduire les erreurs d’orientation assez fréquentes chez les jeunes. Xavier, élève de 5e au collège Saint-Sacrement à Aigrefeuille-d’Aunis, ne sait pas encore quel métier il voudrait faire plus tard, mais envisage de se diriger vers un baccalauréat général scientifique. « Le but de l’école est de très bien former les élèves pour qu’ils aient une bonne vie et un bon métier. À partir d’un certain niveau, les cours doivent fournir un apprentissage indispensable et utile », dit-il.
Nous avons interviewé des personnes de différentes catégories d’âge pour leur demander ce qu’ils changeraient s’ils étaient ministre de l’Éducation nationale. Nous nous sommes rendu compte que plus les élèves avancent dans les études et moins ils perçoivent l’importance de l’école et le bénéfice qu’ils peuvent en retirer. A la différence d’un collégien qui, lui, connaît bien le rôle et l’importance de chaque matière. Il a de l’ambition pour son parcours à venir, mais ne se prépare pas suffisamment aux complications du choix des filières et de la poursuite des études.
La cheffe d’établissement défend quant à elle des parcours adaptés aux attentes des élèves, mais souhaiterait également des aménagements raisonnables du temps de travail et ainsi favoriser les activités extrascolaires qui améliorent l’autonomie et les conditions de travail de l’élève (moins de travail = plus d’efficacité). « Les pays nordiques ont certes un système éducatif différent du nôtre, mais les chiffres montrent tout de même que c’est un système global qui fonctionne et qui se distingue très largement des autres pays », conclut Mme Hascoët.
Mélissa et Rochelle
