Au lycée agricole de Melle, sept élevés de 1re STAV se sont lancés un défi : une journée sans téléphone. Un lundi à 10h30, une idée un peu folle nous est venue. « Moi, je veux bien me passer de mon téléphone ! », lance Lucas assis au fond de la classe. Après avoir noté son nom, nous reposons la question, les autres élèves paraissent hésitants et pas du tout motivés pour relever notre challenge. « Et la musique, ça compte ? », demande Mélissa au premier rang, rangeant ses écouteurs dans sa veste. « Tout ce qui se fait sur le téléphone est interdit pendant 24 heures ». Eh oui c’est ça le défi ! Se passer de son téléphone pendant toute une journée. Deux autres élevés lèvent le doigt amusés par la proposition.
La rumeur se propage dans la salle décorée de citations et d’une frise colorée. Nous notons deux prénoms de plus. En tout, sept élèves de 1re STAV décident de tenter le coup. Parmi eux, deux participants seulement ont réussi à tenir jusqu’au bout. « Le téléphone nous éloigne de nos proches » Pendant son temps libre, Lucas, le premier volontaire, a lu un livre, discuté avec ses amis et pris un petit jeu pour s’occuper dans la queue interminable du self. Pour lui, le téléphone « ça nous rapproche de ceux qui sont loin, mais ça nous éloigne de ceux qui sont proches ». Nolwenn, elle, a trouvé plus simple de laisser son téléphone chez elle. « Comme ça, je n’étais pas tentée de le regarder entre les cours ».
À la place, elle a pris un livre ou elle a parlé avec ses amis pour ne pas s’ennuyer. Puis le soir en rentrant chez elle, la jeune fille a regardé la télé ou joué avec un membre de sa famille. Zoé quant à elle n’a pas pu relever le défi jusqu’au bout. « Ma journée commençait super bien, la veille, j’avais programmé un message pour prévenir que je ne pourrais pas utiliser mon téléphone le lendemain, car étant interne je ne voulais pas inquiéter ma famille, puis je l’ai éteint. J’avais aussi programmé ma montre pour que celle-ci sonne à 7h05. J’étais plutôt contente au petit matin, je me sentais libre tout en pensant aux notifications il y aurait pu avoir sur mon téléphone. Après avoir déjeuné, je me suis mise à lire, puis d’autres élèves qui participaient comme moi ont fait pareil et j’ai trouvé ça impressionnant. Quand la sonnerie a retenti après les cours, j’ai tout de suite sorti mon téléphone par réflexe pour regarder l’heure. Puis en étude j’ai eu un devoir à faire qui réclamait l’utilisation d’Internet alors encore une fois je l’ai ressorti instinctivement. C’est dingue, comme si cet objet faisait partie de moi ! Malheureusement ce devoir était très important. J’ai demandé à mes camarades de m’aider, mais ils n’avaient pas la réponse alors j’ai dû le rallumer…mais le reste de la journée je m’en suis rarement servi ! ».
Les quatre autres ont eux non plus n’ont pas pu résister à la tentation… des messages importants leur avaient été envoyés ou alors ils ont carrément oublié qu’ils s’étaient lancé ce défi. Le reste de la classe (13 autres élèves) n’ont pas voulu participer arguant qu’il ne leur était pas possible de se passer de leur téléphone portable. Ils en avaient besoin, ont-ils dit, pour parler à leurs proches, regarder des films ou des séries, prendre des notes de cours, mais surtout pour écouter de la musique. Nous avons aussi demandé à notre professeur principal si elle voulait bien y participer, mais elle a refusé. Cette journée-là, elle en avait besoin, mais si le défi avait été un autre jour, elle y aurait participé.
Nolwenn et Zoé
